J'aurais pu aujourd'hui avoir l'idée de vous transporter vers un pays lointain:
J'aurais pu me contenter de vous emmener voir et écouter cette superbe idée de disséminer à travers le bitume de Paris quarante pianos laissés libre d'utilisation pour les passants.
Play me I'm yours est le nom de ce projet qui a voyagé partout dans le monde à l'initiative de l'artiste anglais Luke Jerram.
Vous pourrez les découvrir ici et là jusqu'au 08 juillet.
J'aurais pu aussi me contenter de vous emmener prendre une collation dans ce restaurant de l'opera Garnier qui a pris place dans la galerie du glacier là ou les abonnés etaient déposés en calèche..Aucun outrage à l'opera que ce superbe lieu contemporain puisque en 1875 déjà Charles Garnier indiquait dans son projet qu'il désirait y créer un restaurant. C'est chose faite dorénavant avec Jean François Blanc aux commandes.....Et je dois dire que la modernité du lieu s'intègre parfaitement.
J'aurais pu me dire que finalement je vous en avais assez dit pour aujourd'hui mais l'exposition "l'étoffe de la modernité" qui se tient en l'opéra jusqu'au 17 septembre et qui retrace l'odyssée du costume de scêne etait le prétexte à saisir pour vous plonger dans les ors de ce lieu.
Vous n'êtes pas sans savoir que la construction de cet opéra fut précipité par deux évênements tragiques. Avant celui ci Napoléon III se rendait à celui de la rue
le Peletier or le 14 janvier 1858 trois bombes explosent alors que l'empereur accompagné de l'imperatrice Eugénie s'y rend pour écouter Marie Start. Le couple commotionné finit son trajet à
pieds.
Cet opéra au destin funeste fut totalement détruit par un incendie qui dura 24h en 1873.
Construire un opéra plus vaste etait cependant dans l'air du temps depuis un moment.
Un concours avait été organisé et c'est le jeune Charles Garnier peu connu mais grand prix de Rome qui l'emporta.
Quand il présente son projet à l'impératrice elle s'écrit: "Quel affreux canard! Ce n'est pas du style, ce n'est ni grec ni romain". et Charles Garnier d'avoir cette fabuleuse répartie : "C'est du Napoléon III Madame!".
Magnificence du foyer de la danse où seuls les riches abonnés avaient accès. Des oculis étaient pratiqués dans la partie supérieure sous plafond afin que ces
messieurs, riches protecteurs de jeunes ballerines mal payées à l'époque et venant souvent de milieux modestes, puissent satisfaire leur voyeurisme et s'offir une danseuse. Technique qui a
perduré jusque dans les années 1930.
Mais Charles Garnier ne se doutait pas en commençant la construction qu'il allait être confronté à de gros problèmes. En effet une nappe phréatique alimentée par un bras ancien de la Seine inondait sans cesse les sous sols et durant huit mois huit pompes à vapeur ont lutté contre l'eau, des doubles murs construits et un lac artificiel en béton fut créé.
Les travaux plus longs que prévus firent que l'opéra ne fut inauguré que le 05 janvier 1875 par le président Mac Mahon.
Charles Garnier créateur de ce lieu fut invité mais dut payer sa place en deuxième loge ce qui fit ricaner la presse contre l'administration.
Mais pénétrons maintenant au coeur de l'ouvrage dans la salle de spectacle:
Toute de rouge et or et éclairée par un lustre de sept à huit tonnes dont d'ailleurs un contrepoids se détacha en 1896 et tua une femme. Plafond peint par Chagall en 1964 et qui évoque les grandes oeuvres lyriques et choregraphiques.
Pourquoi tout ce rouge? Parce que Charles Garnier pensait que cette couleur rend les femmes belles.
L'ouverture du cadre de scêne permettait autrefois l'arrivée de chevaux au galop. Celle ci a d'ailleurs une inclinaison de 1 mêtre pour permettre une meilleure visibilité depuis toute la salle conçue en fer à cheval et contenant 1900 spectateurs.
Revenons en à ce pourquoi nous sommes venus c'est à dire "l'étoffe de la modernité". Un hommage rendu aux créateurs, concepteurs, dessinateurs des costumes de scêne et toutes les mains nécessaires à leur réalisation et donc des costumes disséminés à travers tous les espaces publics de l'opéra.
Les combinaisons pour "piège de lumières" 1988:
robe papier à musique pour Platée de Rameau.
Le costume de clown pour Faust:
La robe noire et blanche pour "rythme de valse" de Roland Petit en 1994.
Ou celles pour "l'envol d'Icare" en 2006:
Et bien d'autres encore à découvrir au cours de la visite....
Ainsi que des masques comme celui ci pour le "casse noisettes" de Rudolf Noureev:
Je pourrais également vous parler du roman de Gaston Leroux "le fantôme de l'opéra" ou des ruches installées sur le toit et entretenues par un machiniste qui produisent un miel de très bonne qualité mais je me contenterais avant de vous quitter de vous emmener à l'extérieur admirer la perspective depuis la terrasse:
À bientôt.
NB: Si quelqu'un travaillant à l'opéra passe par ici un de mes rêves serait de pouvoir photographier les ruches.Merci!
source:
histoire-en-ligne.com
centredanse-pontivy.fr
Commenter cet article