J'ai donc repris mon vélo aujourd'hui malgré ce petit vent froid afin de me rendre au centre Pompidou pour le premier jour de la retrospective de Simon Hantaï.
Je reprendrai le cours de ma balade de samedi après cela car je tenais à vous parler de ce qui se passe à Paris en ce moment au cas où vous viendriez.
(nb: N'oubliez pas que vous pouvez cliquer sur les images afin de les voir en plus grand ou en diaporama)
De Budapest, Simon Hantaï arrive à Paris en 1948. Il y plonge alors dans le surréalisme. Il joue sur la matière, le collage. Différentes techniques dont certaines lui sont très personnelles notamment le grattage à l'aide de lames de rasoir.
Son approche des formes non figuratives le conduit à abandonner en 1955 toute référence à l'image surréaliste.
Cette évolution le conduit à la peinture gestuelle. il subit à ce moment l'influence de Georges Mathieu et surtout Jackson Pollock.
Ses experimentations se poursuivent jusqu'aux petites touches par lesquelles il occupe la totalité de la toile. c'est ici sa période gestuelle de 1956-1957
Période suivante de 1958 à 1959 nommée petites touches et écritures. les deux toiles majeures sont: Peinture
et À Galla Placidia.
Ces deux toiles furent travaillées simultanément, l'une le matin et l'autre l'après midi pendant un an. Avec écriture rose il expérimente la relation entre peinture et ecriture. Il recopie sur la toile des textes de la bible mais aussi de Saint Augustin, Hegel ou Heidegger et y appose des signes correspondant aux religions.
Sur À Galla Placidia il travaille avec sa touche-réveil (cercle de métal détaché du bord d'un vieux réveil).
Viennent ensuite de 1960 à 1962 les MARIALES. il transforme totalement son rapport à la peinture et imagine de plier sa toile avant de la peindre. La toile est pliée ou plutôt froissée et les parties accessibles peintes.
Les mariales sont un groupe de vingt sept peintures.
à partir de la série m.c comme ici sur m.c 3 le toile est tout d'abord éclaboussée de noir .
de cette technique résultera la suite de son travail dans laquelle la lumière et la force de la couleur nous arrivent comme au travers d'un vitrail.
De 1963 à 1965 sont produites les Catamurons et Panses dans lesquelles le pliage est au centre de la toile laissant libre le pourtour.
Puis les Meuns du nom du village où il s'etablit en 1966 et où il installe un grand atelier.
Il procède ici du noeud. il forme un "sac fortement aplati et brutalement recouvert de peinture" c'est ce sac que Hantaï peint. Ces toiles peuvent nous évoquer les papiers découpés de Matisse.
Nous arrivons maintenant dans mes deux séries préférées "etudes" et surtout "blancs"
Dans les "études" il pose une équivalence entre couleur et blanc. une seule couleur posée sur une toile non plus aléatoirement pliée mais ici finement. Les blancs apparaissent au dépliage.
Sur les "Blancs" d'esprit plus cezannien le blanc affirme sa prévalence.
Ses toutes premières "Tabulas" arrivent en 1973. Le nom Tabulas signifiant tables. la toile fine est ici pliée à intervalles réguliers afin de former des carreaux.Ce sera la dernière technique inventée par le peintre.
Hantaï se retire du monde de l'art en 1982 à la suite de sa participation à la biennale de Venise. il ne réapparaitra qu'à l'occasion de rares manifestations.
En 1994 HantaÏ découpe dans ses immenses tabulas réalisés pour une exposition à Bordeaux en 1981. Il en ressort de nouvelles peintures les LAISSÉES.
J'espère que ces quelques explications tirées du fascicule de l'exposition très bien construite et complête organisée depuis hier et ce jusqu'au 2 septembre au centre Pompidou vous auront donné envie d'aller y admirer la multitude d'oeuvres présentées et que je n'ai pu photographier. je vous laisse tranquillement quitter le centre Pompidou et admirer Paris sous le soleil ce qui est plutôt rare en ce moment.
À bientôt
Chris
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