Nous voici donc au départ de la rue Saint Honoré c'est à dire en fait à l'extremité de la rue de la ferronnerie où nous étions venus ici.
Avouez un peu qu'il était inévitable que je sois là. Ue rue, donc, au nom qui rappelle les desserts des repas familiaux du dimanche en province (pour moi c'était en
province). Un dessert composé de crême aromatisée au kirsh et de chantilly!. En plus le nom d'un saint, né à Port le grand à quelques kilomètres de la baie de somme, patron des boulangers et des
pâtissiers......Si vous voyez ce que je veux dire....en plein début de régime!
La rue Saint Honoré devint rapidement l'une des plus riches artères de Paris dont elle constitue une section de l'axe est -ouest.
Lors de la construction des halles des professions vinrent s'y établir pour être proches de ce grand bazar, des bonnetiers, des drapiers, des merciers, des orfèvres, des pelletiers.
De son départ à la rue de l'arbre sec la partie aux habitations à pignon les plus simples puis jusqu'à la rue de Rohan des habitations à porte cochère et plus loin
c'etait la campagne avec les couvents et les guinguettes. Il y a cependant un point commun aux deux premières sections: la prostitution.
Cette rue commence au n° 33 du côté impair et au côté 40 du côté pair depuis que fut abattu le premier triangle en avril 1866. Il existe d'ailleurs un grand décalage entre ces numéros puisqu'à sa
fin le n° 283 fait face au n° 442.
Du 33 au 45 un bel ensemble de maisons du XVIIème siècle. Toujours visible au 35 l'enseigne au renard d'or. Au 37, 39 une seule fenêtre par étage (l'immeuble central dans cette photo) . Au 43
demeure l'enseigne au cygne couronné. Remarquez également ci dessous au 45 les balcons de ferronnerie.
Au 47, maison du chimiste Lavoisier qui date du XVIIIème, la façade est classée.
au 65 notez les ferronneries et au 71 le fronton de la façade.
En face à l'angle de la rue des prouvaires se trouve un superbe balcon classé. Cette maison date de 1700. Voyez les fenêtres en trompe l'oeil au deuxième et troisième étage.
Au 56, 58 et 60 nous remarquerons ici les mascarons et ferronneries. Non non pas "macarons" j'ai bien dit mascarons le sujet a changé.
Au 93, une enseigne qui existe depuis 1637. Au bourdon d'or.
Il y a toujours eu ici des gens de médecine: une sage femme en 1647 puis des apothicaires et barbier-saigneur. Elle fut cependant reconstruite en 1825 dans le plus pur style directoire.
Au 95, juste un clin d'oeil vers cette si belle façade de restaurant un rien nostalgique du vieux Paris et qui pourrait nous donner envie d'un déjeuner immédiat rien qu'à la lecture du
programme.
Nous arrivons maintenant au carrefour en T formé par la rue Saint honoré et la rue de l'arbre sec ou ancienne place de la croix du trahoir. Une potence fut longtemps dressée sur cette place et
cet arbre sec donna peut être son nom à cette rue.
Imaginons un instant que Cyrano de Bergerac né en 1619 rue des prouvaires et Molière né en 1622 à l'angle de la rue saint Honoré et des étuves ont pu jouer ensemble ici. Mais les faits sont
moins drôles et c'est surtout ici que l'évèque de Paris faisait procéder aux peines de mutilation. Notamment l'essorillement infligé aux serviteurs. En ce temps là avoir ses deux oreilles valait
mieux qu'un certificat. Le bourreau devait couper l'oreille gauche car, disait -on, celle ci correspondait aux parties naturelles de l'homme. Ainsi "cette race de gens ne pouvait plus laisser au
monde une engeance méchante et vicieuse dont il n'y a que trop".
Une croix existait alors à côté de la fontaine et ses marches étaient louées aux bouchers d'une part et aux marchands de légumes d'autre part.
Quelques pas plus loin au 115, une pharmacie qui existait déjà en 1715. Des inscriptions de cette époque sont encore visibles à l'entresol. On raconte que c'est ici que Fersen achetait son encre
sympathique pour écrire à Marie-Antoinette.
On vendait ici les nouvelles eaux minérales de Passy à 7 sous la bouteille.
Au 110, un charmant fleuriste. Une branche de géranium tombée à propos et qui fait face à une façade aux superbes mascarons.
Et un coiffeur au nom bien choisi mais iriez-vous sans crainte aucune?
Nous arrivons maintenant au très contreversé immeuble annexe du ministère de la culture qui fait face au louvre des antiquaires. L'immeuble des bons enfants habillé d'une résille métallique.
Quelques pas plus loin nous voici arrivés sur la place Nous avons à notre droite le conseil d'état puis la comédie française et à notre gauche le Louvre. Une place toujours débordante
d'énergie et qui donne envie d'un peu de souplesse...
Au 157, c'est à dire quelques pas plus loin le tabac de la civette fondé par Louise de Bourbon Conti , mariée en 1743, au duc de Chartres qui lui apporta sa clientèle. Il se trouve sur
l'emplacement du chevet de l'église des quinze-vingt (hospice fondé par Saint Louis pour 15 fois vingt c'est à dire 300 malades) qui fut transféré en 1780 vers la rue de Charenton Paris
12ème.
Tabac qui se trouve face à la bouche de métro de la place Colette. Sortie de métro commandée à Jean Michel Othoniel.
Nous sommes maintenant arrivés au croisement de la rue Saint Honoré avec la rue de l'échelle et l'avenue de l'opéra à notre droite. La prochaine fois nous continuerons ce périple mais il est
temps pour moi maintenant de classer mes archives de blog.
A bientôt.
Christian
J'ai vraiment trop à faire........je vous laisse!
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